INFOGRAPHIES. Les aéroports mondiaux ont traité plus de 124 millions de tonnes de fret en 2024, ce qui représente une croissance de 8,4% en glissement annuel.
1/ Le Top 20 mondial
Selon les résultats préliminaires publiés par l’Airports’ Council International (ACI), les volumes de fret traités par les aéroports mondiaux sont repartis à la hausse en 2024, après la chute de 3,1% enregistrée en 2023. Les aéroports mondiaux ont traité un peu plus de 124 millions de tonnes de fret en 2024, un chiffre en croissance de 8,4% par rapport à l’année précédente et de 3,9% par rapport à 2019, dernière référence pré-pandémique. Selon l’ACI, l’activité a été stimulée par la forte demande émanant du secteur du e-commerce transfrontalier et par les perturbations du transport maritime en mer Rouge, qui ont conduit certains chargeurs à se reporter sur le transport maritime ou sur le combiné sea/air.
Source des données : Airports’ Council International (ACI), autorités aéroportuaires.
Les 20 premiers aéroports mondiaux ont généré un trafic cumulé de 54,3 millions de tonnes (Mt) en 2024, en progression de 7,0% par rapport à l’année précédente. Ils représentent 44% du volume mondial. Le top 20 compte 8 plates-formes en Asie (dont 4 en Chine), 7 aux États-Unis, 3 au Moyen-Orient et 2 en Europe. En plus des liaisons internationales, l’Asie et les États-Unis profitent d’un marché régional favorable au fret aérien par son étendue ou sa géographie, alors que le marché intra-européen est essentiellement couvert par le transport terrestre.
Si l’on compare au transport maritime conteneurisé, où les ports chinois trustent 4 des 5 premières places mondiales portuaires, la domination de la Chine est moins écrasante. Néanmoins, les plates-formes aéroportuaires chinoises ne cessent de gagner du terrain. En 2024, Shanghai a dépassé Memphis et se situe ainsi en 2è position derrière Hong Kong, qui a conforté sa première place grâce à une croissance de 14%. Les deux autres plates-formes chinoises du Top 20, Guangzhou et Shenzhen, se distingue également par une progression à deux chiffres.
La palme de la croissance revient toutefois à Istanbul, qui grignote ainsi 5 places dans le classement mondial avec une progression de près de 37%, en ligne avec la montée en puissance de la compagnie national Turkish Airlines. La Turquie ne cache pas ses ambitions de s’imposer comme un hub majeur à l’heure de la reconfiguration des chaînes logistiques. Pour l’instant, Doha et Dubaï restent les deux plates-formes principales de la région et continuent aussi leur progression au sein du Top 20.
2/ Top 10 Europe
Source des données : autorités aéroportuaires.
Les 10 premiers aéroports européens ont traité 13,1 millions de tonnes de fret en 2024 contre 12,3 Mt en 2023, soit une hausse de 6,5%, inférieure à la moyenne mondiale. Alors que la plupart avaient connu une baisse de leur activité cargo en 2023, quasiment tous affichent cette fois une progression.
Année après année, Paris et Francfort se disputent la première place. En 2024, Francfort reprend la tête grâce à une croissance de 6,2%, bien supérieure à celle de Paris qui ne parvient pas à repasser la barre des 2 millions de tonnes. Londres confirme sa 3è place, devant Amsterdam qui devance désormais Leipzig. La plate-forme allemande enregistre en effet une nouvelle baisse de trafic, après avoir déjà décliné de 7,7% l’année précédente.
Dans la suite du classement, Liège s’illustre par une croissance nettement supérieure à la moyenne européenne et à la moyenne mondiale. L’aéroport belge a notamment bénéficié de la forte croissance du e-commerce transfrontalier avec la Chine. Seul l’aéroport de Madrid fait mieux en termes de progression, profitant du dynamisme de l’économie espagnole. Il confirme ainsi sa place au sein du Top 10, conquise en 2023 au détriment de Bruxelles. Ce dernier a repris du poil de la bête en 2024 mais reste loin derrière Madrid avec 614 678 tonnes (+5% par rapport à 2023).
Hors Top 10, deux aéroports européens se distinguent par une croissance spectaculaire. Rome a vu son trafic augmenter de 43% à 271580 tonnes, tandis qu’à Budapest, qui se positionne comme une porte d’entrée en Europe pour les produits chinois, le trafic a bondi de 84% à 236 577 tonnes.
3/ Top 10 US
Source des données : Airports’ Council International, autorités aéroportuaires.
En 2024, les 10 principaux aéroports des États-Unis ont traité 20,6 millions de tonnes de fret aérien, soit une hausse de 2,6% par rapport à l’année précédente. Cette évolution, bien inférieure à la moyenne mondiale, peut s’expliquer par la stratégie de certains opérateurs tout cargo qui ont choisi de réduire les vols en réponse à la morosité de la conjoncture économique globale.
Les aéroports de Memphis et Louisville, hubs respectifs de FedEx et UPS, conservent les deux premières places du Top 10, mais le second réalise une performance bien supérieure au premier. FedEx a commencé à restructurer son réseau aérien dans une optique d’optimisation des coûts, et cela a également pesé sur son second hub aux États-Unis, Indianapolis. Miami, qui était un des rares à avoir progressé en 2023 (+1%), accentue la tendance et conserve ainsi nettement la troisième place du podium. En revanche, Cincinnati, hub de Amazon Air et de DHL aux États-Unis, a régressé en 2024 alors qu’il s’était également distingué en 2023 avec une croissance de +5,9%.
4/ Top 10 Asie
Source des données : Airports’ Council International, autorités aéroportuaires.
Les 10 premiers aéroports asiatiques affichent un trafic cumulé de 25 millions de tonnes, en augmentation de 12,7% par rapport à 2023. La moitié du Top 10 est constitué de plates-formes chinoises, à commencer par le n°1 mondial Hong Kong, en très nette croissance en 2024, tout comme son compatriote du Top 5, Guangzhou. Shanghai signe également une performance honorable en frôlant les 10% de hausse et conserve sans problème la 2è place du podium. De façon générale, les aéroports chinois enregistrent des performances spectaculaires. Beijing s’octroie même le record de croissance du Top 10, et gagne ainsi une place au classement.
Hors Chine, Singapour et Bangkok renouent également avec une augmentation dynamique de l’activité cargo après une année 2023 en déclin. Les performances sont un peu plus modestes pour Séoul, Taipeh et surtout Tokyo-Narita. Néanmoins, contrairement à ce que l’on constate aux États-Unis ou en Europe, aucun aéroport du Top 10 asiatique n’est en baisse en 2024. Ces plates-formes ont de toute évidence profité d’un début de reprise du trafic mondial, mais aussi du développement des échanges intra-asiatiques, qui nourrit la croissance du fret aérien.